Source : Extrait de la videohttps://www.youtube.com/watch?v=WRqnTODwvEA
TPE réalisé par Nathan Bellaiche, Benjamin Alloul, Daniel Gabai et Arié Benanou, élèves de 1ère S en région parisienne.
Introduction
Depuis toujours, le rêve de voler est le projet de l'Homme et c'est seulement depuis une vingtaine d'années que ce rêve devient de plus en plus proche grâce à quelques passionnés de vol qui
ont cherché un moyen de voler. L’ancêtre de la wingsuit était composée de tissu entre les bras et les jambes. Avec Icare, Léonard de Vinci ou encore, au milieu du XIXème siècle, les pionniers du parachutisme, ce genre de combinaison avait déjà été imaginé.
Leur vêtement était constitué d'une épaisseur de
tissu qui leur permettait de planer car elle ralentissait leur chute.
Cependant les moyens et les techniques de vol étaient peu évolués et il y
avait de nombreux morts parmi ceux qui tentaient cette expérience.
On a vu
apparaître la première wingsuit moderne en 1994 qui fut élaborée par Patrick de
Gayardon, un parachutiste français professionnel. Il est à l'origine de la
fabrication de toutes les combinaisons ailées actuelles.
La wingsuit s'est désormais modernisée et est maintenant construite avec deux épaisseurs de tissu permettant à l'air de s'infiltrer, ce qui gonfle la combinaison et permet ainsi au pilote de planer.
La posture que le pilote prend, influence la trajectoire
de la wingsuit. Tout le corps est mis à contribution et
lorsque l'on change de position, on observe des changements d'angle de plane,
de vitesse et de trajectoire. Pour atterrir, le wingsuiter doit utiliser un parachute. On peut considérer ce vol humain comme la plus pure sensation de
voler.
Cependant, il s'agit d'un sport extrême très dangereux et il y a eu de nombreux morts. Il faut en moyenne avoir fait plus de 200 sauts en parachute pour obtenir le permis d'exercer ce sport extrême.
Lors
d'un vol en Wingsuit, comment Jeb Corliss parvient-il à voler tout en
ressentant des sensations extraordinaires ? Mais finalement, cela vaut-il vraiment la peine de risquer sa vie pour un vol qui est cependant
imparfait ?
Nous expliquerons dans une première partie ce qui permet a Jeb Corliss
de planer, ensuite nous comprendrons les sensations qu'il peut ressentir
pour finalement en tirer tout de même les nombreuses limites.
"Lors d'un vol en wingsuit, tu
t’offres une liberté absolue en trois dimensions, une sensation ultime." Loïc Jean Albert, Wingsuiter Français
I) La wingsuit,un sport extrême, donc une défiance des lois physiques
Un fluide est un milieu matériel déformable (état gazeux ou liquide). La wingsuit est un sport qui s'exerce dans le fluide de l'air.
Lorsque Jeb Corliss effectue un vol, il défie les lois de la physique. En effet, trois forces agissent sur son corps : le poids, la portance et la traînée.
Un faux mouvement de Jeb Corliss peut lui coûter la vie car
les lois de la physique doivent être absolument respectées. Une étude de ces
lois doit donc être connue parfaitement par le wingsuiter afin de pouvoir
planer en toute perfection. Nous allons alors montrer les différents phénomènes qui agissent sur le corps de Jeb Corliss grâce à plusieurs vidéos.
A) Jeb Corliss est attiré vers le sol mais semble être en même temps « porté » par l’air.
1) Jeb Corliss est attiré vers le sol
Quand Jeb Corliss effectue son vol, il est attiré vers le sol. C'est la force du poids, que l’on connait tous, qui intervient. Le poids est une des forces qui agit sur Jeb Corliss et qui est la plus simple à comprendre : cette force est en action sur tout corps terrestre. Mais rappelons tout de même cette loi physique.
Le poids est une force verticale qui s’applique sur le centre de gravité d’un corps, qui est ici le corps de Jeb Corliss, en direction du centre de la Terre c'est à dire vers le sol… Le poids est en fait une simplification de force de gravitation, qui fait que Jeb Corliss et la Terre s’attirent.
La valeur du poids est proportionnelle à la masse du wingsuiter (et à sa distance du centre de la Terre, qui est négligeable).
Voici la formule du poids :
Jeb Corliss est donc attiré par le sol grâce à l’attraction qu’exerce la Terre sur lui et donc grâce à son poids. Il aura donc tendance à se diriger vers le bas.
2) Cependant, Jeb Corliss semble être "porté" par l'air.
La portance est une force physique capitale pour une wingsuit car elle permet à Jeb Corliss de planer.
En effet, quand il ouvre ses bras pendant la chute, la combinaison se gonfle d'air. Alors, la surface d'au-dessus, remplie d'air, aura une forme courbe et la surface d'en-dessous aura une forme plane. Il est alors "porté" par le fluide de l'air comme le montre cette vidéo :
Source : Extrait de la video Wingsuit 2013 [best moments] HD sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=WRqnTODwvEA
A partir de cet instant, il plane. Tout au long du vol, l'air arrive sur la wingsuit à l'endroit qu'on appel le bord d'attaque, et se sépare en deux courants d'air : l'un traverse l'aile par l'extrados (la surface supérieure) et l'autre par l'intrados (la surface inférieure) de la wingsuit. L'air contourne donc le corps de Jeb Corliss puis ressort par ce qu'on appelle le bord de fuite.
L'action de planer est basé sur
la création d'une dépression sur la partie supérieure de l'aile, et ce d'après le principe de Bernoulli.
En effet l'air passant par l'extrados va être
d'une vitesse supérieure à la vitesse de l'air passant par l'intrados.
On explique la différence de vitesse de façon très simple : les deux
courants d'air, se séparant au bord d'attaque, se rejoignent en même temps au bord de fuite. La hausse de rapidité est dû à
l'écart de distance entre l'intrados et l'extrados .
Une dépression à l'extrados, et une grande pression à l'intrados vont alors être créées. La wingsuit va donc être
attirée par l'extrados, et donc vers le haut. Ce phénomène est appelé la portance.
On
se retrouve donc avec à l'intrados, une surpression qui va "supporter"
l'aile, et à l'extrados, une dépression qui va "aspirer" la wingsuit
vers le haut.
Source : image de Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Avion
On retient que la portance est obtenue du fait qu'il se crée une dépression à l'extrados et une surpression à l'intrados, ce qui va faire monter Jeb Corliss. Le poids et la portance sont donc deux forces verticales qui s'opposent.
La force de portance "aspire" Jeb Corliss vers le haut mais la force du poids prends le dessus et l'attire vers le sol.
La descente de Jeb Corliss sera donc lente.
B) Jeb Corliss semble être « repoussé »
par l’air mais est en même temps «poussé » vers l’avant.
1) Jeb Corliss semble être "repoussé" par l'air.
La traînée est une force qui s'oppose au mouvement de la wingsuit et donc la ralentit.
Jeb Corliss, qui atteint une vitesse assez élevée en vol,
doit affronter la résistance de l'air. Le fluide de l'air
ralentit Jeb Corliss lors de ses expéditions aériennes comme nous le montre la vidéo suivante :
On remarque bien que Jeb Corliss lutte contre le fluide de l'air. Nous allons donc étudier la force de traînée afin de comprendre pourquoi il y a une résistance de ce fluide.
La traînée totale se divise en plusieurs types de traînée :
- La traînée de forme : Elle intervient dès que l'obstacle du fluide de l'air, soit ici la wingsuit, a une épaisseur considérable. Ainsi dans le cas de cette combinaison, qui a une forme étudiée pour pénétrer efficacement dans l'air, ce type de trainée a peu d'effets.
- La traînée de frottement : C'est le type de trainée qui représente la plus grande partie de la trainée totale de la wingsuit. On remarque que dans l'écoulement de l'air sur la combinaison, un ralentissement du fluide est créé. Ceci est causé par le
frottement de l’air sur toute la wingsuit. A l'endroit où l’écoulement de
l’air est freiné, les molécules
d’air sont ralenties ce qui provoque alors une diminution d’énergie sur la wingsuit. Jeb Corliss sera alors ralenti comme le montre la dernière vidéo.
- La traînée induite : Comme on l'a vu plus haut dans le A) , le phénomène de la portance requiert une surpression à l'intrados et une dépression à l'extrados. Ainsi aux extrémités de la wingsuit, la surpression de l'intrados veut combler la dépression de l'extrados. Ce phénomène créé alors des tourbillons marginaux, c'est à dire des turbulences aux extrémités de la wingsuit. Ces turbulences peuvent ralentir Jeb Corliss. On appelle cela la traînée induite.
Cependant, Jeb Corliss est un professionnel et sait comment contrer ce type de traînée. Le principe à l'air d'être simple, mais il est au contraire difficile à réaliser : le wingsuiter doit lever ses ailes un maximum à l'horizontale afin que les tourbillons marginaux soient le moins présents, et qu'il pénètre facilement dans le fluide de l'air.
Nous pouvons en déduire que le seul type de traînée qui a un impact sur Jeb Corliss est la traînée de frottement, car il existe aucune technique pour la contrer.
Afin d'être le moins freiné par la traînée, Jeb Corliss devra alors posséder une combinaison adéquate : il faut que celle-ci lui permette de bien pénétrer dans l'air afin de contrer les tourbillons marginaux et donc la traînée induite.
Cependant, Jeb Corliss est un professionnel et sait comment contrer ce type de traînée. Le principe à l'air d'être simple, mais il est au contraire difficile à réaliser : le wingsuiter doit lever ses ailes un maximum à l'horizontale afin que les tourbillons marginaux soient le moins présents, et qu'il pénètre facilement dans le fluide de l'air.
Nous pouvons en déduire que le seul type de traînée qui a un impact sur Jeb Corliss est la traînée de frottement, car il existe aucune technique pour la contrer.
Afin d'être le moins freiné par la traînée, Jeb Corliss devra alors posséder une combinaison adéquate : il faut que celle-ci lui permette de bien pénétrer dans l'air afin de contrer les tourbillons marginaux et donc la traînée induite.
2) Cependant, Jeb Corliss est en même temps poussé vers l'avant
En aérodynamique, et plus précisément dans le domaine de l'aviation, quatre forces agissent sur l'avion en plein vol : la portance, la traînée, le poids et la poussée. La force de poussée existe grâce aux réacteurs de l'avion, ce qui le fait avancer. Les réacteurs "produisent" donc une force.
SOURCE : La mécanique du vol : http://blogpeda.ac-poitiers.fr/lp2i-sti2d/2012/12/12/la-mecanique-du-vol-les-forces/
Lors d'un vol en wingsuit, la force de poussée est donc inexistante puisqu'il n'y a pas de réacteurs. Alors une question survient : Comment Jeb Corliss arrive-t-il à aller vers l'avant en plein vol s'il n'y a pas de force de poussée ?
En réalité, Jeb Corliss acquiert une vitesse dès qu'il saute dans le vide. En effet, quand il "déploie" ses ailes lors de sa chute, elles se gonflent de plus en plus d'air , ce qui est à l'origine de l'intervention de la portance vue précédemment. A ce moment précis, il acquiert une vitesse initiale qui le propulse vers l'avant.
Sa trajectoire de vol doit être légèrement inclinée pour que la vitesse soit maintenue et que le vol puisse continuer. C'est donc grâce à sa vitesse de départ qu'il ira vers l'avant.
On a donc vu que deux interactions s'opposent : la force de la traînée et la vitesse de départ qui fait avancer Jeb Corliss. Cette dernière prend le dessus, ce qui fait que Jeb Corliss avance en wingsuit malgré le fait que la traînée le freine quelque peu.
C) Savoir manier la portance et la traînée, c'est améliorer la qualité du vol.
1) Un duel entre Jeb Corliss et la traînée pour aller vers l'avant.
Comme nous l'avons vu précédemment, Jeb Corliss doit avoir la forme la plus adéquate, afin de pénétrer correctement dans l'air et donc d'éviter les résistances du fluide. Pour maîtriser son vol, il doit donc manier parfaitement la force de traînée.
Il doit alors savoir la calculer avec précision. Nous allons donc montrer, à l'aide d'un exemple, grâce à quels éléments et grâce à quelle formule Jeb Corliss arrive à calculer cette force si importante.
Voici l'équation de la traînée dont a besoin Jeb Corliss :
Afin de comprendre cette équation, nous allons nous servir d'une expérience comme exemple :
Comparons Jeb Corliss à une main suspendu en
voiture par la fenêtre, placée à l'horizontale dans l'écoulement de
l'air (c'est à dire dans le vent relatif à celle-ci) : la main est alors repoussée
vers l'arrière, et l'on doit alors faire un effort pour la retenir.
Elle subit donc une résistance quand l'air passe, qu'on appelle la
traînée.
SOURCE : Les forces aérodynamiques : http://www.grandvol.com/FFP-manuel/mv_03.htm
Cette force s'exerce donc de la même manière pour le corps de Jeb Corliss. En modifiant quelque peu l'expérience, on remarque que :
1) Si la voiture accélère, on remarque que la traînée est plus forte. Et, au
contraire si la voiture ralentit, on constate que la résistance de l'air est
moins puissante.
Ce fait confirme un élément de l'équation qui est V² (vitesse au carré) :
Une proportionnalité existe donc entre la traînée et la vitesse au carré de Jeb Corliss.
2) Si on place la main en position verticale, la traînée sera plus présente.
Ce phénomène justifie donc un élément de la formule qui est S (la surface) :
Une proportionnalité existe donc entre la traînée et la surface de la wingsuit exposée au vent qui est ce qu'on appelle le maître-couple.
3) Si cette démonstration est faite en bateau, la résistance de l'air sera davantage présente.
Ce phénomène explique donc la présence de la masse volumique du fluide dans l'équation.
Il existe donc une proportionnalité entre la traînée et la masse volumique du fluide traversé par Jeb Corliss.
4) Si le poing est fermé, la traînée est moins forte que main à l'horizontale.
La main a alors un profil plus approprié à la pénétration dans l'air.
Il existe donc une proportionnalité entre la traînée et le coefficient de profil de a wingsuit de Jeb Corliss (coefficient de traînée).
C'est à dire qu'afin que Jeb Corliss puisse entrer correctement dans le fluide de l'air, il faut que sa face avant soit assez travaillée. Mais il faut faire de même pour la face arrière, afin que les courants d'air se rejoignent correctement au bord de fuite.
Le coefficient de traînée varie donc à peu près de cette manière :
SOURCE : Les forces aérodynamiques : http://www.grandvol.com/FFP-manuel/mv_03.htm
D'où la présence de l'élément Cx (coefficient de traînée) dans l'équation.
Afin que la traînée fasse le moins d'effets possibles sur Jeb Corliss, il doit donc acquérir une vitesse pratiquement constante et une forme adaptée à une excellente pénétration dans l'air. De plus, son corps devra rester horizontal afin que la traînée agisse le moins possible.
2) Une meilleure portance pour un vol plus long.
Comme nous l'avons vu précédemment, la portance a une direction verticale, un sens vers le haut et un point d'application, qui est sur l'extrados de la wingsuit.
De plus, Jeb Corliss doit avoir la forme la plus courbe possible afin d'être porté par le fluide de l'air. Il doit donc savoir calculer la portance afin de bien maîtriser son vol.
Afin que la traînée fasse le moins d'effets possibles sur Jeb Corliss, il doit donc acquérir une vitesse pratiquement constante et une forme adaptée à une excellente pénétration dans l'air. De plus, son corps devra rester horizontal afin que la traînée agisse le moins possible.
2) Une meilleure portance pour un vol plus long.
Comme nous l'avons vu précédemment, la portance a une direction verticale, un sens vers le haut et un point d'application, qui est sur l'extrados de la wingsuit.
De plus, Jeb Corliss doit avoir la forme la plus courbe possible afin d'être porté par le fluide de l'air. Il doit donc savoir calculer la portance afin de bien maîtriser son vol.
Voici l'équation de la portance dont a besoin Jeb Corliss :
Gardons le même exemple qui été vu précédemment sauf que désormais, la main est penchée dans l'écoulement de l'air.
SOURCE : Les forces aérodynamiques : http://www.grandvol.com/FFP-manuel/mv_03.htm
La force de portance apparaît en plus de la traînée : elle est perpendiculaire à la direction du trajet et pousse la main vers le haut.
L'angle que fait la main avec l'écoulement de l'air est appelé angle d'incidence.
Si on recommence les expériences faites précédemment, on remarque qu'avec la portance les règles sont les mêmes.
L'angle que fait la main avec l'écoulement de l'air est appelé angle d'incidence.
Si on recommence les expériences faites précédemment, on remarque qu'avec la portance les règles sont les mêmes.
1) Une proportionnalité existe donc entre la portance et la vitesse au carré de Jeb Corliss.
2) Si l'on incline un peu plus la main à l'horizontale, la portance sera plus forte.
Une proportionnalité existe donc entre la portance et la surface de la wingsuit inclinée à l'horizontale.
3) Il existe donc une proportionnalité entre la portance et la masse volumique du fluide traversé par Jeb Corliss.
4) Il existe donc une proportionnalité entre la portance et le coefficient de profil de la wingsuit (coefficient de portance).
Il s'agit d'un coefficient différent à celui de la traînée qui est celui de la portance.
Ce coefficient, noté Cz, varie par rapport à l'angle d'incidence :
Ce coefficient, noté Cz, varie par rapport à l'angle d'incidence :
Jeb Corliss aura donc une meilleur portance quand son angle d'incidence sera maximum (numéro 2). Dans ce cas, son vol durera longtemps.
Cependant, il suffit que son angle d'incidence soit un peu plus élevé pour que la portance n'agisse plus sur lui (numéro 3). Dans ce cas précis, Jeb Corliss tombera et n'aura plus aucun contrôle sur son vol.
Il défie donc les lois de la physique en voulant réalisé le meilleur vol possible : le moins possible de traînée et une meilleur portance pour aller plus loin.
Il devra alors calculer le rapport Portance / Traînée afin de réaliser le meilleur vol possible. Ce rapport est appelé finesse et représente le nombre de mètres parcourus horizontalement pour le nombre de mètres perdus verticalement. Généralement, les wingsuits atteignent une finesse moyenne de 3.
Il devra alors calculer le rapport Portance / Traînée afin de réaliser le meilleur vol possible. Ce rapport est appelé finesse et représente le nombre de mètres parcourus horizontalement pour le nombre de mètres perdus verticalement. Généralement, les wingsuits atteignent une finesse moyenne de 3.
II) Les sensations ressenties par Jeb Corliss
Notre organisme fabrique plusieurs hormones, c'est à dire des messagers chimiques transportés grâce aux vaisseaux sanguins pouvant atteindre de nombreuses parties du corps, comme l'adrénaline, la dopamine et la sérotonine. Ces dernières sont également des neurotransmetteurs : des molécules chimiques qui gèrent le passage des messages nerveux d'un neurone à l'autre, au niveau de ce qu'on appelle des synapses. Elles font parties des monoamines, car elles sont synthétisées à partir d'un seul acide aminé.
Jeb Corliss a participé à de nombreuses interviews sur la pratique de son sport. Dans ses reportages, nous avons pu remarquer que lui ou un de ses amis parlait des sensations lors du saut, mais qu'il ne parvenait pas toujours à expliquer. De plus, dans ses vidéos, nous avons pu remarquer des signes montrant quelques sensations. Nous avons donc sélectionné les sensations les plus fréquentes ressenties par Jeb Corliss, et donc de tous les wingsuiters. Néanmoins, nous allons nous permettre de les expliquer scientifiquement...
A) "C'est la plus pure sensation de vol"
SOURCE : Extrait de la vidéo Jeb Corliss on Sunday Night [Channel 7 Australia] sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=u4YkcjbTJx4
La formule brute de l'adrénaline est C9 H11 NO3.
La synthèse de l'adrénaline s'effectue à partir de l’acide aminé phénylalanine, qui fixe un groupement OH sur la molécule.
Beaucoup d’activités indépendantes du corps humain sont contrôlées par le système nerveux sympathique. L'adrénaline est un neurotransmetteur (avec également la noradrénaline), qui est une substance fabriquée par ce système nerveux et qui affecte les cellules et certains organes.
Pendant un vol en wingsuit, le corps de Jeb Corliss sécrète de l’adrénaline dans le sang ce qui provoque différentes réactions dans son organisme. Ces réactions permettent une accélération du rythme cardiaque. Elles provoquent aussi une dilatation des bronches, ce qui accélère la respiration.
SOURCE : Le système des cellules gliales : http://www.trikapalanet-fr.com/10/le-systeme-des-cellules-gliales/
Les réactions de l'organisme de Jeb Corliss, provoquées par la sécrétion d'adrénaline, permettent également une
dilatation des pupilles, ce qui permet alors une hausse de la vigilance.
L'adrénaline fait partie des catécholamines puisqu’elle est à la fois une hormone et un neurotransmetteur.
Cette
hormone apparaît en cas de stress, mais également quand il y a un danger ou de
fortes émotions, afin que l'organisme soit prêt à intéragir. Ici, c'est la
pratique de la wingsuit qui déclenche la sécrétion de l'adrénaline, ce qui aide
alors Jeb Corliss à faire face au danger et aux fortes émotions que ce sport extrême
présente.
Pour l'adrénaline, il existe 5 récepteurs différents
nommés « récepteurs adrénergiques » (Alpha 1 et 2, ainsi que Béta
1,2 et 3).
SOURCE : Système nerveux : http://anatomiehumaine.wordpress.com/systeme-nerveux/
Les
récepteurs Alpha 1 et Béta 1 sont l’origine de l’accélération du rythme
cardiaque de Jeb Corliss. La fixation de la molécule d’adrénaline sur ces récepteurs va donc
provoquer les quelques réactions du corps vues précédemment.
L’adrénaline
agit avant, pendant et après le vol en wingsuit :
- Avant le saut : l’adrénaline coïncidera à plusieurs sensations : la dépendance, la crainte et la nécessité de sauter. De plus, la fréquence
cardiaque sera en fort accroissement.
- Au cours du saut : les effets de l’adrénaline apparaîtront dans l’organisme (dilatation des pupilles, dilatation des bronches …). Une sensation de bonheur et de force sera également présente.
- Après le saut : l’impression de bonheur chez le sportif se poursuivra, et ce ressenti sera d’autant plus présent.
- Au cours du saut : les effets de l’adrénaline apparaîtront dans l’organisme (dilatation des pupilles, dilatation des bronches …). Une sensation de bonheur et de force sera également présente.
- Après le saut : l’impression de bonheur chez le sportif se poursuivra, et ce ressenti sera d’autant plus présent.
B) "C'est quelque chose qui m'apporte tellement de joie, de bonheur et d'accomplissement". Jeb Corliss
SOURCE : Extrait de la vidéo Feature Wing and a Prayer sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=UkgJndUtUsY
Lors d’un vol en wingsuit, Jeb Corliss dit ressentir un plaisir inimaginable, comme nous l'avons pu le voir dans la vidéo ci-dessus. Cela s’explique par une réaction biochimique dans le cerveau : un neurotransmetteur appelé dopamine est produit. En effet, à la base du cerveau, une des parties cérébrales "sensibles" est un assemblage de neurones à dopamine. Ainsi, cette sécrétion donne naissance à une sensation de plaisir.
Tout comme l'adrénaline, les neurones libèrent des molécules, ici de dopamine, qui transmettent le message nerveux aux neurones suivants. Les neurones responsables de la sensation du plaisir vont alors être excités par la dopamine. Après avoir agi au niveau de la synapse (espace séparant deux neurones consécutifs), la dopamine est reprise par le neurone qui l'a libérée afin de pouvoir servir à nouveau par la suite.
Au moment où ces neurones sont excités, ils délivrent des neurotransmetteurs dans plusieurs
zones cérébrales, et en particulier dans le cortex frontal. Ces zones opèrent dans la maîtrise de
l'émotivité, la motricité, la vigilance... L'ensemble de ces dispositions
forment le "système de récompense" car ils sont activés lorsque les renseignements
sensitifs, rejoignant le cerveau, sont associés à une chose plaisante.
SOURCE : Mode d'action de différents drogues : http://www.ac-grenoble.fr/disciplines/svt/file/ancien_site/log/1_s/1s_snerveux/les%20pages%20SN/autresdrogs.htm
SOURCE : Mode d'action de différents drogues : http://www.ac-grenoble.fr/disciplines/svt/file/ancien_site/log/1_s/1s_snerveux/les%20pages%20SN/autresdrogs.htm
La wingsuit est un sport extrême qui élève l'activité des neurones à dopamine. Une sensation agréable est alors ressentie par Jeb Corliss, et est vécue comme une "récompense".
C) « Quand on est face au vide, on ne peut plus reculer ». Jeb Corliss
Nous avons donc pu remarquer dans cette vidéo que Jeb Corliss, au moment de sauter, fait preuve d'un stress puis parvient tout de même à sauter. Cependant, il s'agit toutefois d'un sentiment tout à fait explicable. Cela provient de l'action d'un neurotransmetteur qui se produit juste à cet instant: la sérotonine.
La sérotonine est une molécule, d'appellation chimique 5-hydroxy-tryptamine (5-HT) et se situe au sein du raphé dorsal (Raphe nuclei dans le schéma ci dessous qui est en anglais).
SOURCE : Sérotonine, wikipédia : http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rotonine
Le Tryptophane (un acide aminé fourni par l'alimentation) permet de la synthétiser tandis qu'elle est ensuite remaniée en sérotonine par des enzymes. Sa formule brute est C11 H12 N2O. Elle possède des liaisons covalentes simples et doubles.
Tout comme l'adrénaline et la dopamine, l'hormone de la sérotonine est connectée au système nerveux central (cerveau, tronc cérébral, moelle épinière) et se lie à la membrane des cellules cibles par le biais de récepteurs. Ils libèrent la sérotonine et modulent ses propriétés électriques.
Également appelée hormone "anti-stress", elle provoque une sensation de sérénité et de décontraction.
La sérotonine serait donc associée à l'humeur: un faible taux de sérotonine déclencherait une baisse de moral voire une dépression, tandis que des pensées négatives feraient à leur tour chuter le taux de sérotonine. On peut donc expliquer la sensation de Jeb Corliss comme ceci :
Avant le saut, un grand stress provoqué par l'adrénaline envahit progressivement le voltigeur. Cependant quand il arrive face au vide, la sérotonine lutte contre ce stress : le fait que Jeb Corliss parvienne à sauter signifie que la sérotonine lui procure, pendant une seconde, une sensation de bien être suffisante, pour qu'il prenne le pas sur son angoisse.
III) Un sport aux nombreuses limites
A) Une pratique synonyme de risques physiques.
On remarque tout d'abord, que dans un vol en wingsuit, les limites proviennent des risques physiques.
Par exemple, Jeb Corliss et Dwain Weston ont réalisé un vol dans le Colorado, tout en prenant le risque de traverser le pont du Royal Gorge Bridge, le 5 octobre 2003. La puissance du vent ainsi que la distance jusqu'au pont ne sont pas bien évaluées par Dwain Weston. Suite à cette erreur de calcul, il va entrer violemment en contact avec le pont à une vitesse d'environ 160 km/h et meurt sur le coup.
On voit donc qu'un mauvais calcul, associé
à une force du vent trop puissante, et une prise de risque inutile peuvent causer la mort chez un wingsuiter.
Cependant, la deuxième sorte de limite physique est, elle, incontrôlable : c'est le vent qui en est responsable. En effet, Jeb Corliss a
également subit un accident de wingsuit, lors d'un saut qui avait pourtant l'air banal, le 16 janvier
2012 en Afrique du Sud. En sautant de la Montagne de
la Table, qui est située à proximité de la ville du Cap, il se blessa. Il heurta le bord d'une falaise : cela est du à un coup de vent qui
l'aurait projeté contre le bord, et non pas à une erreur de calcul puisque un partenaire a établit le même saut au même moment. Heureusement pour ce dernier, il passa le bord de la falaise juste après ce coup de vent.
SOURCE : Extrait de la vidéo Jeb Corliss - Grounded sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=LEFCQRwj28w
Durant les instants qui ont suivis ce
drame, Jeb Corliss était lucide et a surtout été touché aux
jambes. Jeb Corliss est un wingsuiter qui a eu beaucoup de chance et qui fait
partie d'une très petite minorité de ceux qui ont survécut à un accident. De plus, il s'en est remis et continue à pratiquer ce sport.
On voit, sur cette photo prise lors de l'accident, que Jeb Corliss percute le mont avec ses jambes :
La troisième sorte de limite physique est la météorologie car c'est un facteur qui présente des risques lors du vol. Il faut que Jeb Corliss ait de bonnes conditions météorologiques, afin qu'il puisse effectuer son vol.
Tout d'abord, la visibilité de Jeb Corliss doit être optimale afin qu'il puisse planer sans risquer sa vie. C'est pour cela que les vols en wingsuit se font lorsque les nuages sont les moins présents, et lorsque la neige ou le brouillard sont absents, ce qui permet une vision idéale de tous les environs.
Il faut ensuite prendre en compte le facteur météorologique de la pluie. En effet, lors d'un vol en wingsuit, il faut que la pluie soit absente car cela pourrait dégrader les conditions de vol.
Lorsqu'il y a de la pluie, la combinaison de vol s'affaisse car l'eau qui tombe sur la combinaison, touche l'extrados de la wingsuit. Cette partie supérieur a pour but de se gonfler afin d'améliorer la portance et ainsi la durée du vol, ce qui n'est donc pas le cas avec la pluie.
L'image ci-dessous présente la structure d'une wingsuit et on remarque qu' il y a marqué "air inlet" ce qui veut dire "entrée de l'air". Nous allons nous focaliser sur cet élément.
SOURCE : Wingsuit Flying : http://www.socialphy.com/posts/off-topic/25520/Wingsuit-Flying.html
Quand la combinaison se gonfle d'air, elle acquiert une forme courbe, ce qui est à l'origine de la portance. La wingsuit n’assure plus sa fonction de
voler lorsque cette combinaison n’est plus gonflée et donc lorsque la pluie est
présente. Il est donc capital pour Jeb Corliss de regarder la météo avant chaque saut.
B) Un sport provoquant une dépendance : des risques physiologiques
La wingsuit est un sport extrême qui provoque chez Jeb une sensation de bonheur. Cela est surtout dû à une libération d'endorphines, nommées plus couramment "hormone du bonheur". Mais une trop grande pratique de wingsuit peut entraîner une dépendance et une addiction à cause de cette hormone. Cela provoque alors chez le wingsuiter une volonté de prises de risques, comme nous l'avons vue précédemment. Nous allons alors expliquer le processus de cette dépendance.
Les endorphines sont des neurotransmetteurs sécrétées par l'hypothalamus et l'hypophyse dans le cerveau, tout comme l'adrénaline, la dopamine et la sérotonine (voir II).
SOURCE : Futura Santé : http://www.futura-sciences.com/magazines/sante/infos/dico/d/biologie-hypothalamus-4133/
Elles sont libérées lors de situations stressantes et provoque une sensation de bien-être. Lorsque Jeb Corliss effectue un exploit, des endorphines sont libérées. Cette morphine (corps chimique possédant des propriétés antalgiques, c'est à dire d'anti-douleur), naturellement présente dans le corps, se propage dans le système nerveux central, dans les organes, et dans le sang lors d'un exploit.
SOURCE : Extrait de la vidéo Flying Dagger wrist cam Jeb Corliss sur Youtube : https://www.youtube.com/watch?v=ve5Kuwp43Do
Pendant l'exploit, les wingsuiters décrivent un état de bien-être, d'exaltation, ou encore d'excitation. Les endorphines sont produites naturellement par le cerveau et c'est grâce à cette production que l'on peut avoir un sentiment d'extase, et qui dure même après le vol.
L'endorphine est une morphine naturelle et donc un antalgique (anti-douleur). En effet, elle peut être comparée à la morphine car ses effets lors du vol sont comparables à ceux que procurent la wingsuit. L'endorphine, tout comme la morphine, est une opioïde (dérivée de l'opium). Les actions de l'endorphine et de la morphine sont semblables : on peut remarquer que la structure de la morphine et celle de l'enképhaline (endorphine fabriquée par le corps) sont similaires.
SOURCE : Le cerveau à tous les niveaux ! : http://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_03/i_03_m/i_03_m_dou/i_03_m_dou.html
Comme nous l'avons vu, l'effet antalgique est présent chez la morphine et chez l'endorphine. Ces neurotransmetteurs possèdent ainsi les mêmes propriétés. Ils se fixent sur des récepteurs spécifiques qui empêchent alors la transmission des signaux douloureux. Ces récepteurs diminuent la perception de douleur, comme on peut le voir sur le schéma suivant :
SOURCE : L'analgésie par acupuncture : http://analgesie-acupuncture.e-monsite.com/pages/iii-troisieme-partie/2-effets-et-actions-des-enkephalines-et-des-endorphines-sur-l-organisme.html
Cet effet peut durer jusqu'à quatre heures, après leur sécrétion. Grâce à cette sensation de douleur qui est diminuée, les wingsuiters peuvent améliorer leurs performances.
On a donc vu que l'endorphine est sécrétée par le corps de Jeb lors des exploits de son vol, et qu'elle procure une sensation de bien-être qui peut ainsi améliorer ses performances sportives.
Cependant, cette hormone provoque une véritable addiction, ce qui pousse Jeb Corliss à se surpasser et donc prendre de plus en plus de risques.
La pratique de la wingsuit n'est donc pas seulement qu'un risque physique mais peut également devenir un risque physiologique.
Cependant, cette hormone provoque une véritable addiction, ce qui pousse Jeb Corliss à se surpasser et donc prendre de plus en plus de risques.
La pratique de la wingsuit n'est donc pas seulement qu'un risque physique mais peut également devenir un risque physiologique.
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